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Le triangle de Karpman

Découvrez dans cet article qu’est-ce que le triangle de Karpman, quels sont les différents rôles dans ce jeu psychologique ainsi que leurs caractéristiques, et enfin les clés pour en sortir et ne plus y retourner.

L’enfer, c’est les autres.” Jean-Paul Sartre

Je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus […] alors l’autre ne peut être que l’enfer. […] Parce que les autres sont, au fond, ce qu’il y a de plus important en nous, même pour la propre connaissance de nous-mêmes. Nous nous jugeons avec les moyens que les autres nous ont fournis. Quoi que je dise sur moi, quoi que je sente de moi, toujours le jugement d’autrui entre dedans. […] si mes rapports sont mauvais, je me mets dans la totale dépendance d’autrui et alors en effet je suis en enfer. Il existe quantité de gens qui sont en enfer parce qu’ils dépendent du jugement d’autrui .” Les autres sont des miroirs déformants de nous-mêmes. Déformants car nous avons de mauvais rapports entre nous.

Qu’est-ce que le triangle de Karpman ?

Le triangle de Karpman ou triangle victime/persécuteur (bourreau)/sauveur est un jeu psychologique qui s’installe dans une relation (amoureuse, amicale, professionnelle ou familiale). Issu de l’analyse transactionnelle, ce triangle dramatique met en évidence la tournure vicieuse et l’emprise psychologique que peuvent prendre les relations humaines. C’est une manipulation de la communication ; celle-ci est perturbée lorsque les protagonistes adoptent ces rôles plutôt que d’exprimer leurs émotions et leurs idées.

Un triangle de Karpman apparaît lorsqu’une personne joue le rôle de la victime ou du bourreau. Cette personne tend à enrôler d’autres protagonistes et c’est souvent pour cette raison que le sauveur entre en scène. Ce triangle peut s’apparenter à une pièce de théâtre dans laquelle, chaque personne qui endosse un des trois rôles, entraîne l’autre à jouer un rôle complémentaire. Aucun des trois ne cherche à sortir de son rôle dans ce triangle, car chacun comble ainsi ses besoins et ses attentes. Tous les trois font en sorte que les choses n’évoluent pas vraiment de façon positive afin que chacun puisse garder son rôle. En sortir serait remettre en cause cet équilibre.

 

Le triangle dramatique a été nommé ainsi par Stephen.B Karpman, médecin psychiatre, en relation avec ce qu’Éric Berne, fondateur de l’analyse transactionnelle, appelle les quatre mythes :

Le sauveur est en recherche d’une victime et considère avoir le pouvoir de rendre les autres heureux.

La victime est en attente d’un sauveur et pense que les autres ont le pouvoir de la rendre heureuse.

Le persécuteur est en recherche d’une victime et considère avoir le pouvoir de rendre les autres malheureux.

La victime est en attente d’un persécuteur et pense que les autres ont le pouvoir de la rendre malheureuse.

Ces quatre mythes nous dépossèdent complètement de notre capacité à nous rendre heureux ou malheureux par nous mêmes.

L’analyse transactionnelle est une méthode fondée en 1950 par Éric Berne afin de rendre plus accessible la psychologie au grand public.

Elle permet une compréhension approfondie des différentes personnalités. Le concept est celui des trois états du Moi, formés au cours de l’enfance : le Parent, l’Adulte et l’Enfant.

Ce sont trois facettes de notre personnalité que nous utilisons très souvent sans nous en rendre compte.

Les différents rôles dans le triangle de Karpman

• La victime est celle qui appelle à l’aide. Elle est à l’origine du triangle, sans elle il n’existe pas car le persécuteur et le sauveur n’ont rien à gagner à deux. Elle attire l’attention sur elle, elle a besoin qu’on l’entende et qu’on réponde à ses besoins. Elle est le pourquoi il existe un sauveur et un persécuteur.

• Le sauveur est celui qui aide sans qu’on ne lui ait demandé. Il a souvent le rôle du gentil, celui qui aide, celui à qui l’on trouve des excuses. Il attend un persécuteur pour justifier son existence et une victime à sauver.

• Le persécuteur (ou bourreau) est celui qui dénigre, met la pression et fait resurgir ses propres craintes en s’en prenant à quelqu’un de plus vulnérable, fragile. Il a, contrairement au sauveur, l’image du méchant.

On peut retrouver le triangle de Karpman dans les films ou les contes de fées. En effet, le drame qu’engendre ce jeu psychologique est lourd de sens et se fait donc une place de choix au cinéma ou dans la littérature.

Nous pouvons l’observer comme un schéma qui se répète dans les contes de fées : la princesse éprouvée, blessée, en danger (la victime), le dragon, le méchant ou la sorcière mal intentionnée (le persécuteur) et le chevalier, prince (le sauveur). Comme exemple concret de ces jeux psychologiques et de leur représentation dans les contes de fées, on peut citer Blanche-Neige :

 

  • Blanche-Neige est la victime. Désabusée, vulnérable, elle est la “pauvre petite princesse éplorée”. Piégée par sa marâtre qui souhaite la tuer par jalousie, elle est propulsée dans une position de victime pour qu’un sauveur lui vienne en aide.

 

  • Le prince est sauveur. Sur son cheval blanc, il vole au secours de sa dulcinée. Vêtu de sa cape et de son épée, il va jouer le justicier à la recherche de celle qu’il aime. Il finira par l’épouser et ils deviennent les bourreaux de la belle-mère en se vengeant et en l’obligeant à porter des chaussures chauffées au fer rouge jusqu’à ce que mort s’ensuive.

 

  • Les sept nains sont, dans cet exemple, sauveurs également. Ils recueillent Blanche-Neige afin de prendre soin d’elle et de la cacher de sa marâtre, qui la croit morte. Ils sont un souffle nouveau dans la vie de Blanche-Neige, qui n’a jamais vraiment connu le bonheur d’avoir une famille fonctionnelle. Ils représentent pour elle un environnement sain et une manière de fuir ses problèmes (au sens propre comme au sens figuré).

 

  • La belle-mère est le bourreau. Autoritaire et agressive, elle dénigre et rabaisse Blanche-Neige pour se sentir supérieure et ne pas affronter ses craintes et ses peurs. Elle est jalouse et ne cesse de se comparer à Blanche-Neige. “Miroir, Ô mon beau miroir, dis moi qui est la plus belle ?”. Jusqu’alors, son miroir, honnête, lui répondait qu’elle était la plus belle. Lorsqu’il lui révèle que Blanche-Neige est maintenant la plus belle du royaume, elle est prise de rage et décide de la faire tuer par un chasseur. Lorsqu’elle apprend que Blanche-Neige est vivante, elle tente pas tous les moyens d’en finir, sans succès.

Nous pouvons aussi observer très distinctement ce triangle dramatique dans le film *Oui mais…*d’Yves Lavandier avec Gérard Jugnot.

🎬 Résumé : Pour se libérer du poids de son enfance et de ses parents, une adolescente décide de suivre une thérapie brève avec un psychothérapeute hors du commun.

 

En effet, lors de la première scène, on peut observer la victime, le sauveur et le bourreau incarnés respectivement par la mère, la fille et le père, même si les rôles vont être alternés. L’entrée dans le scénario se fait de manière subtile, pas forcément par des paroles, mais par des gestes de la mère victime, donc par des non-dits qui sont d’autant plus violents (les soupirs, le geste avec la fourchette, les yeux levés au ciel, etc.). En premier lieu, autant le spectateur est tenté d’accuser la mère, autant il est poussé à excuser la fille. Les signes qui permettent toutefois de déterminer que la fille a le rôle de la sauveuse sont les suivants :

 

  • Elle précède toute demande d’aide de sa mère, sans que cette dernière ne lui ait demandé quoi que ce soit. Déjà, en s’habillant pour sortir, elle est peu motivée et se prépare à ne rien faire. Elle finira par coucher elle-même sa mère, restera auprès d’elle jusqu’à ce qu’elle soit endormie et jouera donc le rôle de mère pour sa mère. Illustrant ainsi parfaitement le sauveur qui déresponsabilise la victime.
  • Son imagination anticipe et projette ce qui n’existe pas. En effet, il y a une scène où l’on voit la mère s’effondrer sous le coup de l’alcool. Le retour au présent fait soudain prendre conscience qu’il nous a été montré comment la fille se représente les choses. Mais la représentation n’est pas la réalité.
  • La violence finale, c’est-à-dire la transformation de la sauveuse en bourreau. En effet, comme nous allons le revoir, après avoir raccroché, elle réprimande sa mère, l’accusant d’un acte dont elle est elle-même responsable, puis, plus tard, fera payer à son père sa décision autodestructrice.

 

Le père adopte volontiers la posture du bourreau, lorsqu’il accuse sa femme : “Fiche-lui la paix ! Elle a quand même le droit de sortir, non ?”. N’est-il pas normal qu’un père prenne la défense de sa fille face à une injustice ? En réalité, trois signes attestent là encore la violence :

 

  • D’abord, deux faits font largement soupçonner l’agressivité : personne ne lui a rien demandé, il intervient dans une relation entre la mère et la fille, donc une relation qui ne le concerne pas au premier chef et il vise sa femme alors qu’il aurait pu tout aussi bien reprendre sa fille qui manquait de politesse. Le père ne défend pas réellement sa fille, si ce n’est pour mieux agresser sa femme.

 

  • Ensuite, les mots relèvent du “Tu” accusateur. En premier lieu, le verbe vulgaire “ficher”. D’autre part, l’interro-négative introduit, dans la grande majorité des cas, une question fermée, dont la réponse est déjà acquise.

 

  • Enfin, le regard accusateur dit encore mieux cette violence que la parole. Comme souvent, le non-verbal souligne le verbal.

 

Ensuite, la fille sauveuse se transforme en victime, se plaignant d’abord de ne pas avoir pu sortir à cause de sa mère, puis en bourreau en mettant la faute sur son père qui ne s’occupe pas de sa mère. Plus tard, c’est au tour de la mère de changer de rôle en devenant bourreau et en accusant son mari lorsque celui-ci prétend défendre sa fille. Enfin, le père se fait victime en, presque suppliant sa fille de trouver une solution pour sa mère et ajoutant qu’il a déjà tant essayé de l’aider.

En bonne sauveuse, pour aider sa mère la jeune fille accepte de rencontrer un spécialiste des thérapies brèves. Celui-ci réussit à lui faire comprendre qu’il ne peut aider que les personnes qui viennent le voir et qu’elle n’est pas responsable du bonheur des autres. Après tout un cheminement, la jeune fille réussit à sortir de ce rôle qui gonflait son égo mais qui, somme toute, la rendait malheureuse.

Généralement, les rôles de chaque personne sont en lien avec leur schéma familial et peuvent donc être observés depuis l’enfance. À noter tout de même que l’on peut passer d’un rôle à un autre : le sauveur désabusé de ne pas voir la victime agir deviendra alors persécuteur, ou la victime lassée de voir le sauveur tout décider à sa place deviendra persécuteur. Le persécuteur changera alors de rôle, devenant soit sauveur soit victime.

Ces rôles ne nous enferment néanmoins jamais dans la fatalité. Rien n’est figé, il est toujours possible d’en changer, voire mieux, d’en sortir. Encore faut-il prendre conscience de son rôle et vouloir mettre un terme à ce jeu psychologique et sortir de ce triangle dramatique.

Sandrine Larive, hypnocoach certifiée, spécialisée dans l’accompagnement des femmes haut potentiels, hypersensibles et multi potentiels, est l’invitée de l’épisode 23 sur le triangle de Karpman. Elle nous aide à comprendre les différentes facettes de ce modèle et à y voir plus clair en affirmant que “dès lors que l’on arrête de rentrer dans le JEU de l’autre, on peut rentrer dans notre JE.”

Les rôles et leurs caractéristiques/ Comment en sortir ?

• La victime est le rôle le plus identifiable du triangle de Karpman. De prime abord douce, fragile et vulnérable, la victime est en fait opprimée, pessimiste, honteuse, impuissante, et semble incapable de prendre des décisions par elle-même. Sa vie est remplie d’aléas qui lui donnent des raisons de crier “Au secours !”. Elle utilise des quantificateurs universels tels que : “toujours“, “jamais“, “tout le temps“, “personne“, “tout le monde“ pour marquer et décrire sa détresse et son désarroi face à ses aléas. Ou encore des phrases telles que : “pauvre de moi”, “je subis”, “je suis toujours la cinquième roue du carrosse”, “ça tombe toujours sur moi”, “je suis la victime”. C’est le “Caliméro” pour qui tout est injuste, qui se sent délaissé du monde qui l’entoure, qui se plaint sans arrêt. Elle pense attirer l’amour et l’attention, mais ce qu’elle attire en réalité, c’est la pitié. La victime ne se donne aucun moyen de réussir par elle-même et se sent incapable du moindre effort. Elle ne va jamais activer ses ressources, puisque le sauveur vient toujours à sa rescousse. La victime ne se reproche rien, car elle ne prend pas de responsabilité. Elle estime qu’elle a raison et refuse d’affronter la réalité. La victime accepte à tort d’être dominée psychologiquement. Si la victime décide de mettre en place ce jeu et qu’aucun persécuteur ne se manifeste, elle le créera. Son persécuteur se présentera donc sous forme d’excuses comme par exemple la maladie, l’addiction, la fatigue etc. :

“C’est de la faute de la maladie ou de l’addiction.“ La victime use même parfois de stratégies comme faire semblant d’être malade pour que l’on s’occupe d’elle et qu’on lui porte de l’attention. Elle n’a pas envie que les choses s’arrangent. Si elle n’est pas persécutée, elle cherchera un persécuteur, qui justifiera son état de victime, et un sauveur qui perpétuera ses sentiments négatifs, en l’enfermant dans sa déresponsabilisation.

En effet, le persécuteur lui donne une légitimité à être victime, tandis que le sauveur lui trouve des solutions et assume à sa place ses responsabilités. Ce schéma se présente ainsi afin qu’elle puisse garder son rôle de victime et être toujours à plaindre. Face à une difficulté, il est toujours plus simple de trouver un bouc-émissaire plutôt que de se remettre en question. La victime préfère rester dans sa zone de confort et trouver des excuses pour ne pas prendre ses responsabilités.

 

Pour sortir du rôle de victime, il faut tout d’abord en avoir conscience. Ensuite, réaliser que se plaindre, se sentir inférieur et remettre son destin dans les mains du premier inconnu prêt à lui porter de l’attention ne changera pas le cours des choses. La pitié et la sensation d’être persécutée ne seront alors plus que de mauvais souvenirs. Plus besoin de vivre/créer des catastrophes pour attirer l’attention et qu’on s’occupe d’elle. Apprendre à s’aimer et à se soigner soi-même l’aidera à ressentir la paix intérieure et l’amour réel, sans pitié.

• Le sauveur dans le triangle de Karpman, c’est celui qui ne peut pas s’empêcher de faire à la place de l’autre. C’est celui qui va empêcher l’autre de s’autonomiser, voire de grandir. Figure parfois confortable pour les autres, elle peut aussi devenir étouffante…

Le sauveur place la victime en incapacité de régler seule ses problèmes. Il paraît gentil et sensible aux problèmes de l’autre. En réalité, être sauveur permet de combler une faille narcissique et laisse à penser que l’on peut rendre la victime heureuse, que son bonheur ne dépend que de nous. Le sauveur est en demande constante de reconnaissance. Alors que quand on donne naturellement on n’attend généralement pas de reconnaissance. C’est une manière pour lui de nourrir son égo, de se sentir utile. La victime ne peut vivre sans son appui et en devient donc dépendante affectivement.

Le sauveur pense bien faire. Il est souvent condescendant et méprisant de manière subtile et derrière une fausse bonté. Il envahit souvent les territoires relationnels qui ne sont pas le sien, se mêle de ce qui ne le regarde pas, s’accordant un rôle qui ne lui revient pas car il se sent indispensable. Il surprotège la victime. Malgré les apparences, surprotéger, prendre en charge et “sauver”, c’est suggérer de façon non-verbale, qu’on considère l’autre démuni face à la situation. Et aider n’est pas toujours productif, au contraire. De plus, on ne peut pas aider quelqu’un qui ne s’aide pas. Le sauveur veut aider à tout prix, il ressent un besoin urgent et obsessionnel d’intervenir pour l’autre ; son intérêt principal étant d’oublier ses problèmes, déguisés en préoccupation pour les besoins de la victime. En s’appropriant les besoins et les problèmes de la victime, il n’a pas de temps pour se regarder lui-même et ainsi régler ses problèmes et combler son anxiété. Il ne demande pas si la victime a besoin d’aide, il se nourrit de la difficulté ressentie par cette dernière. Il en fait une mission, voire une obsession. Le sauveur ressent le poids de la culpabilité s’il n’arrive pas à aider l’autre, il est aimé et apprécié uniquement par ce qu’il fait pour l’autre. Il envahit l’espace de la victime et si la victime ose s’en plaindre, il la fait se sentir coupable avec des phrases du type “ Après tout ce que j’ai fait pour toi…” ou “Je sais ce dont tu as besoin”. Le sauveur peut facilement passer de ce rôle à celui du persécuteur lorsqu’il réalise qu’il a utilisé son temps et son énergie pour quelqu’un qui ne compte absolument pas sortir de son rôle de victime.

 

Pour sortir du rôle du sauveur, il faut tout d’abord en avoir conscience. Ensuite, l’idéal serait de commencer par se sauver soi-même, de réaliser ses problèmes et de les affronter. En s’aidant lui-même, le sauveur sera réellement et émotionnellement disponible pour les personnes qui en ont vraiment besoin. Ainsi, les moments de solitude, de tristesse et d’incompréhension seront moins fréquents.

• Le persécuteur est celui qui a le plus mauvais rôle dans le triangle de Karpman (même s’il n’y a pas réellement de bon ou de mauvais rôle dans ce jeu psychologique).

Il est très intelligent et sait comment se jouer de sa victime et la prendre en grippe. Il domine psychologiquement la victime, il la manipule. Il ne coopère pas, impose et agit sur la victime. Il contrôle, critique et oppresse. Il est excessif, toujours en colère, autoritaire et se sent supérieur à la victime et au sauveur. Il reproduit très certainement un schéma qu’il a lui-même vécu. Les failles et vulnérabilités de la victime sont mises en avant et décortiquées afin d’user de ses faiblesses pour mieux la manipuler, la torturer psychologiquement. Ayant été victime autrefois, il craint de le redevenir et ses peurs le guident alors à agir de la sorte. Il vit dans la comparaison, et, son besoin d’être meilleur que les autres cache en réalité un manque de confiance et d’estime de soi ; ce qui le pousse à dénigrer et rabaisser les autres pour se rassurer et augmenter son estime personnelle. Le bourreau exerce une énorme emprise psychologique sur la victime. En la dénigrant et en la manipulant, il la fait se sentir encore plus honteuse et incapable, tandis que lui se sent boosté dans son égo, invincible et supérieur. Le bourreau trouve toujours une bonne raison de persécuter l’autre.

Le persécuteur ne se présente pas toujours comme une personne, il peut se manifester sous la forme d’une maladie ou d’une addiction, et donc la victime s’en sert pour excuser ses comportements : “C’est de la faute de la maladie ou de l’addiction.“ Contrairement au sauveur qui pense pouvoir rendre l’autre heureux, le persécuteur pense qu’il a le pouvoir de rendre l’autre malheureux. Il est toujours dans le blâme, le reproche : “Tout est de la faute de l’autre, c’est lui le problème.“ Une personne qui passe de persécuteur à sauveur dans une même relation peut être considérée comme un pervers narcissique.

 

Pour sortir du rôle du bourreau/persécuteur, il faut tout d’abord en avoir conscience. La douleur ressentie par celui-ci est à la hauteur du cauchemar qu’il fait vivre aux autres. Il tente de la masquer par de la colère et de l’agressivité. Mais est-ce vraiment la solution ? Le persécuteur doit se poser les questions suivantes : Ce comportement le comble-t-il vraiment ? N’en a-t-il pas marre d’être sans arrêt dans la persécution ? Cela ne cacherait-il pas un profond besoin d’exprimer tout cet amour qui lui fait peur ?

💡 Définition :

Pervers narcissique : personne (homme ou femme) dénuée d’empathie, bien sous tous rapports en public, mais qui dévoile une tout autre facette de sa personnalité en privé. Égocentrique, condescendante et qui se proclame supérieure à l’autre. Le pervers narcissique est intelligent, il use de techniques de manipulations psychologiques et/ou physiques abusives pour détruire sa victime.